Le rôle et l’importance de l’arbre en agriculture reconnus au Concours Général Agricole
Le Concours Général Agricole (CGA), qui récompense l’excellence des pratiques agro-écologiques des agriculteurs et des éleveurs, réserve en 2020 une place à la promotion de l’arbre en agriculture et à la reconnaissance des savoir-faire en agroforesterie des agriculteurs français. Une soixantaine d’agriculteurs de 10 régions françaises ont participé à ce nouveau concours. Après une première sélection locale, les lauréats nationaux seront dévoilés et honorés le 28 février prochain, lors du Salon International de l’Agriculture, à Paris.
Un nouveau concours pour valoriser une agriculture à valeur ajoutée économique, sociale et environnementale en France
L’intérêt de l’agroforesterie (sous toutes ses formes : les haies, prés-vergers, alignements d’arbres intra-parcellaires…) pour les agriculteurs est multiple. Ce sont des pratiques de plus en plus attractives économiquement et écologiquement, mais encore trop peu connues par les agriculteurs et les éleveurs en France.
Qu’ils soient intégrés en périphérie de la parcelle, intercalés avec les cultures, ou encore plantés à l’échelle d’un bassin versant, les arbres, associés aux cultures agricoles ou à l’élevage, offrent de nombreux avantages économiques et environnementaux : production de bois, de fruits ou de fourrage, lutte contre l’érosion des sols, atténuation du changement climatique et de ses impacts grâce au stockage du carbone, augmentation du confort des animaux d’élevage et des agriculteurs, abris pour les animaux et préservation de la biodiversité, préservation des paysages, régulation du cycle et de la qualité de l’eau…
L’agroforesterie, en optimisant l’espace, vise aussi à produire plus et mieux, et dans cette perspective, l’arbre a partout sa place. Les rendements agricoles sont améliorés en agissant positivement sur des facteurs de production aussi déterminants que l’eau, le sol, le climat, la biodiversité… Une expérimentation INRAE sur un système associant culture de blé et alignements de noyers à Restinclières (Hérault) a montré qu’une parcelle agroforestière de 100 ha pouvait produire autant de biomasse (bois et produits agricoles) qu’une parcelle de 136 ha où arbres et cultures auraient été séparés, soit un gain de 36%.
Outre les bienfaits agronomiques et environnementaux, l’agroforesterie peut aussi offrir un complément de revenu direct pour les paysans. Les arbres constituent un excellent capital sur pied, qui donne de la valeur à l’exploitation : ils fournissent une biomasse que l’agriculteur peut valoriser. De nouvelles filières et emplois se développent ainsi à l’échelle locale, tels que la filière bois-énergie, pour laquelle les agriculteurs ont un rôle à jouer en fournissant du bois d’origine locale issu des arbres qu’ils entretiennent sur leur exploitation.
En permettant d’améliorer et de diversifier la production agricole, tout en contribuant activement à la restauration des écosystèmes et des paysages, l’agroforesterie est un des leviers à la disposition des agriculteurs pour parvenir à la triple performance économique, sociale et environnementale.
L’arbre est présent sur les territoires mais trop rarement pris en compte et valorisé par les agriculteurs français
Aujourd’hui, l’arbre est plus ou moins visible sur les exploitations agricoles françaises, selon le contexte paysager de chaque région. Néanmoins, il est globalement encore trop souvent perçu par les agriculteurs comme une contrainte, associé à une perte d’espace et donc de rentabilité. Le manque d’appropriation technique de l’arbre par les agriculteurs empêche ces derniers d’en exprimer tout le potentiel.
L’agroforesterie est une pratique qui se popularise doucement : chaque année, de nouveaux agriculteurs souhaitent intégrer des arbres à leur exploitation. Par exemple, au sein du programme “Plantons en France” mené par la Fondation Yves Rocher et l’Afac-Agroforesteries, l’un des principaux programmes de financement de la plantation d’arbres champêtres en France, 1000 agriculteurs plantent chaque année en moyenne 380 arbres par exploitation.
De 2007 à 2010, 276.705 exploitations déclarent avoir entretenu des haies, soit 56% des exploitations (source : Solagro)
Potentiel de développement de l’agroforesterie à l’échelle nationale en 2030 : 400 000 ha de parcelles en agroforesterie et 1,8 Mha avec des haies. Ce développement est conditionné à la stabilité du foncier et à une clarification des statuts de propriété du bois.
(Source dossier de l’Ademe sur la réintroduction de l’arbre dans les systèmes agricole)
12 lauréats régionaux en lice pour la catégorie Agroforesterie
Pour cette première édition du Concours des Pratiques Agro-écologiques – Agroforesterie :
- 6 lauréats régionaux sont en lice pour la catégorie “Implantation” qui récompense la meilleure parcelle d’agroforesterie ou ensemble de parcelles âgées entre 5 et 10 ans et ayant été mises en place par l’agriculteur candidat.
- 6 lauréats régionaux sont en lice pour la catégorie “Gestion” qui récompense la meilleure parcelle d’agroforesterie ou ensemble de parcelles âgées de plus de 10 ans.
- Les dossiers de ces 12 finalistes ont été étudiés le 30 janvier par un jury national composé de 5 experts de la place de l’arbre en agriculture, pour distinguer 3 lauréats nationaux dans chacune de ces deux catégories.
Les prix nationaux seront décernés en présence du Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation (sous réserve), de la Ministre de la Transition Écologique et Solidaire (sous réserve), du Comité d’Orientation du concours des Pratiques Agro-écologiques, et des lauréats régionaux 2020, le 28 février prochain à 15h, à l’occasion du Salon International de l’Agriculture, Paris expo – Porte de Versailles à Paris (Ring Porcins – Hall 1 – Allée B – Emplacement B084)
La liste complète des lauréats régionaux est disponible en Annexe, ICI.
Pour plus d’information : https://cutt.ly/NrOotBs